Interdit de laver sa mobylette isi (A)

Publié le par BEB


 On l'avait promis alors voici l'intégrale du receuil composé de quatre parties :

Anamnèse de Fernando d'Alméida
Respiration de Hervé Yamguen
Bruits de chair de Anne Cillon Perri
Interdit de laver sa mobylette isi de Bruno Essard-Budail



 Anamnèse (la connivence à cet égard)
Fernando d’Almeida
 

 

 

À pieds joints ta vie gravit

Les murailles des choses

Au cubitus des mots et tandis

Que se ferme ton poing

À l’allongée de l’existentiel

Ton visage brode nuitamment le Même

Et cherche à s’établir sous

Les rotules des consonnes et des voyelles

 

Du côté insulaire de l’éternité

Où nous parvient quelle cicelée

Le ciel perd son sens giratoire

Et voilà que te colletant avec

Les raisons sylvestres à l’intérieur

Desquelles tu nais solaire

Pour en homme de vigie arpenter

La vie posée sur tes genoux

Nous portons sur le dos

La hotte des métaphores

Afin que nous pourlèche l’ainsi

Qui se souvient de l’infini fini

 

Frère d’aurore assis en tailleur

Sur l’agora du merveilleux

Lorsque tu te prosternes devant

Les syllabes acculées à l’ici du poème

Pour ramener aux rives de l’être

Les rênes des saisons votives

Nous marchons d’un pas guilleret

À la quête du transcendant créatif

Qui règle sa ronde par la beauté

De celle qui te marie au clair du vécu

 

Demain à l’heure prédite

Où la vie énonce l’émoi

Des blessures ensoleillées

Il te faudra vieil aède

Désobéir au déjà-là

Qui mène au sarcophage

Et souquer vers l’étrange

Roulant à plein bond

Au midi d’une aurore

 

Il te faudra

Aux sorites des vieux rites

Rapatrier le consensuel

Et dresser à folles aiguillées

Constat de tant de riens encodés

Aux cottages des langages

 

Demain pour sûr

À l’heure du bivouac

À l’heure mutine quand jacasse

La vie éreintée d’oxymores

L’obscurité du cristal gagnera en relief

Et nous irons cantiquer

En tout lieu où vertige le savoir

 

Car ceints de mots adultérant la réalité

Nous irons relever la vie

Qui tarde à virer vers

La sémantique du Tout-muant

 

                     Sept avril / quatorze juillet Deux mille sept

 

 

Le soir disperse les mots

Sous la herse du silence

Tandis que vieillit la vie

Qui vaque à l’altérité

 

Assis sur un canapé

Au parapet du langage

Bruno Essard-Budail

Glisse dans la fente des souvenirs

Et ramène à Douala La Rochelle

Que plénifie l’humanité de l’homme

 

À l’amont du soir

La vie s’avive en nous

Au soc d’une amitié

Qui va de Bruno à Pico

Au levant du fondamental

 

Comme la vie nous renaîtrons

D’entre les opacités des destinées

Pour léguer à l’ici maintenant

La merveille du merveilleux


La suite demain....
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